Les Beliers de Radegaste
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contes de bohême

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Message  olessia Mer 24 Juin - 11:25

Snêhurka [sniêhourka]

il était une fois un fermier Ivan et sa femme Marie. Bien qu'ils fussent mariés depuis fort longtemps, ils n'avaient pas pu avoir d'enfant. Ils en étaient très affligés.

Un jour, alors que les premières neiges de l'hiver tombaient et que, devant leur maison, il y en avait déjà jusqu'aux genoux, des enfants firent un bonhomme de neige. Ivan et Marie les observèrent en silence par la fenêtre. Au bout d'un moment, l'homme sourit et dit: " Vient femme! nous allons monter aussi un bonhomme de neige!"

" Pourquoi pas! répondit la vieille Marie joyeusement. A notre âge, nous pouvons encore nous faire plaisir. Mais pourquoi un bonhomme de neige? Faisons plutôt un bébé avec cette neige, puisque nous n'en avons pas de vrai.
- tu as raison, " répondit Ivan.

Alors il mis son bonnet, elle couvrit ses épaules d'un châle et ils sortirent devant la maison. Ils commencèrent effectivement à modeler un bébé de neige. Ils façonnèrent un petit corps, de petites mains, de petites jambes et, au sommet, ils posèrent une boule de neige en guise de petite tête.

- "Que le destin vous soit favorable! dit un passant.
- Merci beaucoup! répondit Ivan.
- Que le ciel vous entende! ajouta la vieille femme.
- Que faites-vous? dit un autre passant.
- Tu le vois bien, dit Ivan.
- Nous faisons Snêhurka!" expliqua la vieille femme en riant.

Ensuite, ils ajoutèrent un petit nez et un petit menton et creusèrent deux petit trous pour les yeux. A peine Ivan eut-il terminé le petite bouche, que le bébé commença a respirer et a ouvrir de jolis petits yeux bleus. Ils tourna la tête comme un être vivant, agita ses petites mains et ses petites jambes de neige, exactement comme un bébé emmailloté.

" Ah Ivan! Ivan! s'écria joyeusement Marie, nous avons un enfant"

Alors qu'elle embrassait cette petite créature, la neige craqua comme une coquille d'œuf et une petite fille pleine de vie apparut. " Ah! ma Snêhurka chérit" s'écria la vieille Marie. Puis , elle pris l'enfant dans ses bras et courut a l'intérieur de leur logis.

Chose extraordinaire, ce n'est pas de jour en jour que Snêhurka grandissait, mais d'heure en heure. Sa beauté s'épanouissait a tel point que le fermier et sa femme ne se lassaient pas de la contempler.

Souvent, les filles du village venaient chez eux. Elles l'habillaient, discutaient et jouaient avec elle, lui chantaient des chansons. Elles lui apprirent tout ce qu'une jeune fille devait savoir. Pendant tout l'hiver, Snêhurka grandit. Elle ressemblait maintenant à une fillette de treize ans. Elle était très vive, comprenait et parlait de tout. Sa peau était blanche comme la neige, ses yeux pâles étaient bleu comme l'azur et sa chevelure rousse tombait en cascade jusqu'à la taille. Cependant, nul rouge ne venait colorer ses joues, comme si aucun sang ne coulait dans ses veines. Malgré cela, elle était très belle et si gentille avec tout le monde, que le cœur de chacun s'émouvait en la voyant.

"- Regarde Ivan, disait la vieille Marie a son époux, malgré tous nos soucis, le destin nous a offert un cadeau inespéré. Enfin, mon chagrin s'est envolé!
- Oui. La joie ne dure pas éternellement et le chagrin n'est pas sans fin dans ce monde."

L'hiver passa. Les rayons du soleil inondèrent les prairies, l'herbes redevint verte et, dans le vent, on entendait les alouettes chanter. Les jeunes filles se rassemblaient aux alentours du village en joyeuses farandoles. Elles passaient leur temps à chanter. Mais, alors que les jours heureux se succédaient, Snêhurka, elle, devenait de plus en plus triste.

" Qu'as-tu mon enfant, disait Marie. Es-tu malade? Quelqu'un t'aurait-il jeté un sort?"
Et Snêhurka répondait; "je n'ai rien, ma petite mère, je suis en parfaite santé."

A la fonte des dernières neiges, les vergers et les prés se vêtirent de fleurs. Les rossignols et les autres oiseaux chantèrent, le monde se remplit de joie. Cependant, la tristesse de Snêhurka devint de plus en plus grande. Elle évitait même ses compagnes de jeux. Fuyant le soleil, elle se réfugiait toujours a l'ombre. Ce n'est que lorsqu'il pleuvait ou au moment du crépuscule que sa joie s'éveillait. Un jour, un orage éclata. Le sol fut tout couvert de grêlons. A la vue de ces perles de glace, un bonheur intense l'envahit. Mais lorsque derrière les nuages, le soleil réapparut et fit fondre les perles, Snêhurka pleura, pleura, comme si elle voulait disparaitre dans ses larmes.

Le printemps passa, la fête du solstice d'été arriva. Les filles du village se regroupèrent prés d'un petit bois. Pour cette fête, elles vinrent inviter Snêhurka. La vieille Maire malgré ses craintes accepta. Bien que Snêhurka n'en ait pas eu tellement envie, elle finit par les suivre.

" -faites attention les filles. Veillez bien sur Snêhurka, recommanda le vieille, vous savez bien, elle est mon trésor le plus précieux.
- D'accord, d'accord!" répondirent les filles joyeusement. Elles saisirent Snêhurka par la main et l'emmenèrent avec elle vers les bois. Là-bas, elles se tressèrent des couronnes de fleurs, firent des bouquets et chantèrent des chansons dont la gaieté restait emprunte de tristesse.

Toute le journée, Snêhurka resta jouer avec elles. Quand enfin le soleil se coucha, les filles rassemblèrent des branches sèche et allumèrent un feu. Elles se mirent en file indienne avec leur couronne de fleurs sur la tête et Snêhurka ferma la marche. Tout en chantant, elles sautèrent les unes après les autres au dessus du feu. Tout a coup derrière elles, quelque chose siffla et soupira : " Ooooh! " s'écrièrent les filles effrayées. Elles regardèrent et s'aperçurent que Snêhurka n'était plus là.

" Snêhurka s'est peut-être caché ? " dirent-elles, en s'éparpillant pour aller à sa recherche. Elles l'appelèrent: " Snêhurka, Snêhurka? Hou hou! Hou, hou ! " Mais elles ne la trouvèrent nulle part. " Peut-être est-elle retournée chez elle? " se demandèrent les filles. Alors, elles coururent au village. Mais Snêhurka n'y était pas. Le lendemain et le jour suivant, elles la cherchèrent de tout côté. Elles fouillèrent de fond en comble le petit bois, mais elles ne trouvèrent aucune trace de Snêhurka.

Où était-elle donc passée? Peut-être qu'une bête sauvage l'avait dévorée ou qu'un formidable rapace l'avait emportée dans les airs ? ... Rien de tout cela! Lorsque Snêhurka avait suivi ses compagnes de jeux et avait sauté par-dessus le feu, elle s'était transformée en une brume légère. Elle s'était enroulé sur elle même en un petit nuage vaporeux, qui était monté, monté, monté jusqu'au firmament.





Snêhurka: féminin de bonhomme de neige
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Message  olessia Mer 24 Juin - 15:22

Les trois cheveux d'or de dêd Vsedêd


Un jour, un roi qui aimait bien chasser dans une forêt, poussa un peu trop loin sa course en poursuivant un cerf et il se perdit. Il se sentait affreusement seul et, comble de malchance, la nuit tombait. Aussi fut-il content de trouver une cabane au milieu d'une clairière. Un charbonnier y habitait. Le roi, lui demanda de l'aider a retrouver son chemin pour sortir de la forêt et lui promis une généreuse récompense.

" J'aimerais bien vous accompagner, dit le charbonnier, mais ma femme est sur le point d'accoucher. Je ne peut pas partir. D'ailleurs, où voudriez-vous aller au milieu de la nuit? Couchez-vous donc dans le foin au grenier. Demain, dés le matin, je vous conduirai."

Au milieu de la nuit, la femme du charbonnier mit au monde un fils. Couché au grenier, le roi ne trouvait pas le sommeil. A minuit, il aperçut une lumière dans la pièce du bas. il regarda à travers un interstice entre deux lattes du plancher et vit alors le charbonnier dormir profondément, sa femme allongée étrangement, comme évanouie. Prés du berceau, trois vieilles femmes vêtues de blanc tenaient chacune un cierge allumé.

La première déclara : " Ce garçon connaîtra de grands dangers ! Telle est ma prédiction ! "

La deuxième: " Malgré tous ces dangers, il sauvera sa vie et vivra de très nombreuses années ! "

La troisième affirma: " Je lui donne en mariage la fille de ce roi couché dans le foin, ici au grenier . "

Après ça, les vieilles éteignirent leur cierge, laissant place au silence de la nuit. C'était les Sudiêky.

Le roi en fut sidéré, comme si quelqu'un lui enfonçait une épée dans la poitrine, durant toute la nuit et jusqu'au petit matin, il ne put dormir. Il réfléchissait au moyen d'éviter l'accomplissement de ce destin. A l'aube, l'enfant pleura et le charbonnier découvrit que sa femme s'était endormie pour l'éternité.

" - Oh ! mon pauvre petit orphelin, gémit le pauvre homme, que vais-je faire de toi ?
- Donne-moi ce bébé, dit le roi, je vais m'occuper de lui. Il sera heureux et je te donnerai tant d'argent que tu n'auras plus a brûler du bois jusqu'à ta mort. "

Le charbonnier fut content et soulagé. Alors, le roi promis d'envoyer au plus tôt un de ses gens pour chercher le bébé.

Quand il revint dans son château, tout le monde lui annonça que, pendant, la nuit, sa femme avait mis au monde une très jolie petite fille. Le roi se renfrogna, appela un de ses loyaux serviteurs et lui ordonna : " Va au fond de la forêt, trouve la cabane où habite le charbonnier, tu lui donneras cet argent et en échange, il te confiera un nourrisson. Tu prendras ce petit enfant et, sur le chemin du retour, tu le noieras ! Si tu ne le noies pas, c'est toi qui en pâtiras ! "

Le fidèle valet alla au fond des bois, trouva la cabane, paya, prit le bébé et le mit dans un panier. Quand il passa sur un pont qui enjambait une large et profonde rivière, il jeta le panier et son contenu dans l'eau.

"Adieu, gendre non désiré" marmonna le roi. Après avoir entendu le témoignage du fidèle serviteur, il pensait que l'enfant était noyé.

Or, tel n'était pas le cas, le panier flotta sur l'onde et le bébé dormi bercé par les vagues. Le couffin finit sa course prés de la maison d'un pécheur. Celui-ci, assis au bord de la rivière, réparait ses filets lorsqu'il vit quelque chose approcher sur l'eau. Aussitôt, il sauta dans sa barque pour récupérer l'objet. Il sortit du courant l'étrange berceau. Il l'apporta à sa femme en s'écriant : " Tu as toujours voulu un fils, maintenant tu en as un! La rivière nous l'offre."

La femme du pêcheur en fut tout heureuse. Elle éleva cet enfant, comme s'il était son propre fils. Ils lui donnèrent pour nom Plavacek [Plavatchèque] car il était arrivé porté par les flots.

La rivière coula, les années passèrent, le petit enfant devint un beau jeune homme. On ne peut en trouver de plus charmant à des lieues à la ronde.

Un jour d'été, sur son cheval, le roi passa par là, seul, sans équipage. Il faisait très chaud, il avait soif. Alors il s'arrêta pour demander au pêcheur un peu d'eau fraiche. Lorsque Plavacek apporta un pichet pour lui offrir, le roi le regarda enchanté.

" Tu as ici, un beau garçon, pêcheur! s'exclama le roi. Est-ce ton fils"

" Il l'est et il ne l'est pas, répondit le pêcheur. Voila vingt ans que la rivière nous l'a apporté tout bébé dans un panier. Nous l'avons élevé comme notre propre fils. "

Le roi en fut abasourdi, il se doutait bien que c'était le maudit rejeton dont il avait ordonné la noyade. Il se ressaisit aussitôt, descendit de cheval et déclara : " il me faut un messager pour envoyer un pli urgent a mon château. Je n'ai personne sous la main. Ce garçon peut-il y aller ? "

" Que votre majesté ordonne, et mon garçon ira " répondit le pêcheur.

Le roi écrivit une lettre à la reine: " fais immédiatement condamner à mort le jeune homme qui te remettra ce pli. C'est mon pire ennemi. Cet ordre doit être exécuté sans attendre mon retour. Telle est ma volonté. "

Puis il ferma la lettre, et y apposa son cachet royal.

Plavacek se mit en route sur le champs. Son chemin s'enfonçait dans une forêt profonde et il s'y perdit. Il erra presque toute la journée et, au crépuscule, il rencontra une vieille femme : " Où vas-tu Plavacek, où vas-tu? "

" Je porte un pli au château et je me suis perdu, pourriez-vous m'aider grand mère, en me montrant le bon chemin? "

" Aujourd'hui tu n'y arriveras pas, la nuit tombe, répondit le vieille femme. Dans quelques instants, l'obscurité sera trop profonde. Passe donc la nuit chez moi. De toute façon, tu ne seras pas chez des étrangers, car je suis ta marraine. "

Le jeune homme accepta volontiers. ils firent quelques pas ensemble et une jolie chaumine apparut devant eux, comme si elle sortait de terre. Le nuit, alors que le garçon dormait, la vieille femme pris la lettre dans sa poche et la remplaça par une autre ou il y avait écrit : " Mari immédiatement notre fille au jeune homme qui te remettra ce pli. C'est le gendre que le destin nous envoie. Cet ordre doit être exécuté sans attendre mon retour. Telle est ma volonté. "

La reine ayant lu cette lettre, elle ordonna a tous de se mettre immédiatement aux préparatif du mariage. La souveraine et la princesse regardèrent le future époux avec enchantement tant il était bien fait de sa personne. De son coté, Plavacek était ravi de la beauté de sa future épouse.

A son retour le roi apprit ce qu'il s'était passé et s'emporta violemment contre sa femme.

" Mais c'est toi qui a ordonné ce mariage! De plus tu as exigé de le conclure avant même ton retour au château. " rétorqua la reine. Pour preuve de bonne foi, elle lui remit la lettre. Le roi examina l'écriture, le cachet, le papier, tout était authentique. Alors il appela son gendre et lui demande ce qu'il avait fait, par où il était passé. Plavacek raconta comment il s'était perdu dans la foret et comment il avait passé la nuit chez sa vieille marraine. " comment était-elle ? " s'inquiéta le roi. Plavacek décrivit le veille femme. Le roi reconnu tout de suite le fée qui avait prédit, vingt ans plus tôt, le mariage de sa fille avec ce fils de charbonnier. Il réfléchit un moment, puis il dit : " Ce qui est arrivée, on ne peut plus le changer. Mais tu ne pourras être vraiment mon gendre qu'a la condition de me rapporter trois cheveux d'or de Dêd Vsedêd ! "

Plavacek prit congé de son épouse et s'en alla. Par ou il passa, personne ne le sut. Mais comme sa marraine était une Sudiêka, il était facile pour lui de trouver le bon chemin. Il marcha longtemps par monts et par vaux, par-delà les eaux et a travers les gués, jusqu'au bord d'une mer noire. La, il rencontra un passeur:

" Bonjour passeur! Que Radegaste soit avec toi.
- Avec toi aussi, jeune étrangers de passage. Où vas-tu?
- Chez Dêd Vsedêd, pour trois cheveux d'or.
- Oh, oh, oh ! j'attends depuis très longtemps un tel messager. Depuis vingt ans, un sort m'oblige à faire passer les gens de l'autre côté de l'eau. Personne à ce jour n'est encore venu me libéré de ce maléfice. Si tu me promets de demander a Dêd Vsedêd comment je pourrais mettre fin a mon terrible voyage je te ferais passer. "

Plavacek promis et passa.

Sur l'autre rive, il débarqua dans une grande ville tout endeuillé, il y rencontra un vieillard, la canne à la main, qui marchais péniblement.

" Que Radegaste soit avec toi grand père!
- Avec toi aussi, beau jeune homme, où vas tu?
- Chez Dêd Vsedêd pour trois cheveux d'or.
- Aie, aie, aie! nous attendons un messager comme toi depuis des années, Je dois t'emmener sur le champ auprès de notre roi. "

Quand ils arrivèrent au château le roi dit : " On raconte que tu es un messager qui se rend chez Dêd Vsedêd. Nous avions ici un pommier dont les fruits apportaient la jeunesse. Dés que quelqu'un mangeait une pomme, même s'il était a l'article de la mort, il recouvrait la santé et rajeunissait. Mais, depuis vingt ans, notre chére pommier n'as plus de fruit. Si tu me promets de demander de l'aide a Dêd Vsedêd, je te récompenserai royalement. "

Plavacek promis, le roi roi le laissa continuer son chemin.

A plusieurs lieu de là, il arriva aux portes d'une autre ville à moitié détruite. Là, un garçon enterrait son père et de grosses larmes coulaient sur ses joues.

" Que Radegaste soit avec toi! Triste fossoyeur, dit Plavacek
- Avec toi également étranger, où vas-tu?
- Chez Dêd Vsedêd, pour trois cheveux d'or.
- Chez Dêd Vsedêd? Dommage que tu ne soit pas arrivée plus tôt. Notre roi attend un messager comme toi depuis de nombreuse années. Il faut que je t'emmène auprès de lui. "

Quand ils arrivèrent le roi dit : " J'entends ici que tu apportes un message a Dêd Vsedêd? Nous avions chez nous, un puits, d'où jaillissait une eau vive. Celui qui la buvait, alors qu'il était a l'agonie, guérissait à l'instant. Et s'il était déjà mort et qu'on l'aspergeait de cette eau, il se relevait et remarchait. Mais depuis vingt ans, l'eau ne coule plus. Si tu promets de demander de l'aide à Dêd Vsedêd, je te récompenserai royalement. "

Plavacek promis, le roi le laissa continuer son chemin.
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Message  olessia Mer 24 Juin - 15:27

Les trois cheveux d'or de Dêd Vsedêd suite

Il marcha encore longtemps à travers une épaisse foret noire. Au fond du bois, il découvrit une verte et jolie clairière toute fleurie. En son centre, se dressait un château doré, c'était la demeure de Dêd Vsedêd. Elle brillait de mille feux. Plavacek entra dans ce palais, mais il n'y trouva qu'une vieille femme filant au rouet dans un coin.

" Soit le bienvenu Plavacek, lança-t-elle. Cela me fait plaisir de te revoir. Je suis ta seconde marraine. Qu'est ce qui t'amène ici?
- Mon roi ne veut pas que je devienne son gendre sans que je le mérite. C'est pourquoi il m'envoie quérir trois cheveux d'or de Dêd Vsedêd. "

La fée sourit et explique : " Dêd Vsedêd est mon fils, il est le soleil resplendissant. Le matin, il est enfant, a midi, il est homme et, le soir, vieillard. Je vais me procurer pour toi trois cheveux d'or. Je ne suis pas ta marraine pour rien! Mais toi, Plavacek, tu ne peux pas rester ici. Mon fils a une bonne âme, cependant, lorsqu'il revient le soir il est si affamé qu'il pourrait bien te faire rôtir et te manger pour le souper. Il y a là un tonneau vide, je vais le retourner sur toi ainsi tu sera bien caché. "

Plavacek, n'oubliant pas les promesses qu'il avait faites, la pria aussi de questionner son fils sur la façon de résoudre les trois problèmes qu'on lui avait soumis durant son voyage.

" je vais lui demander répondit la vielle femme, mais toi, souvient toi des réponses. "

Soudain dehors, un grand vent se leva. Par la fenêtre à l'ouest, le soleil, tel un vieillard a tête dorée, s'engouffra.

" Je sens... Je sens la chaire humaine, dit-il. As-tu reçu quelqu'un ici, petite mère.
- Etoile du jour, qui pourrais-je inviter sans que tu le sache? Toute la journée, tu parcours le monde et tu t'imprègnes de l'odeur des hommes. Il n'est pas étonnant que, lorsque tu reviens le soir à la maison, tu la sente encore. "

Le vieillard ne dit rien et s'assit pour diner. Après le repas, il posa sa tête dorée sur les genoux de sa mère et somnola. Quand celle-ci vit qu'il s'était endormi, elle lui arracha un cheveu qui sonna comme la corde d'une harpe en tombant au sol.

" Qu'est-ce que tu me veux petite mère? grommela Dêd Vsedêd.
- Je dormais et j'ai fait un songe étrange, répondit-elle.
- De quoi as tu rêvé ?
- Dans mon rêve, une ville avait un puits d'où jaillissait une eau vive, l'agonissant qui en buvait guérissait, si on aspergeait de cette eau celui qui était mort il revenait à la vie. Mais, depuis plus de vingt ans, cette eau ne coule plus. Existe-t-il un remède?
- Le remède est simple petite mère. Dans le puits, il y a une grenouille. Elle est assise sur la source et empêche l'eau de couler. Si ce gens tuent la grenouille et nettoient le puits, l'eau vive fusera comme avant. "

Le vieillard s'assoupit de nouveau. Sa mère lui arracha un deuxième cheveux d'or et le jeta par terre.

" Qu'as-tu encore petite mère?
- rien mon fils, rien, je somnolais et j'ai encore fait un songe étrange. J'ai rêvé d'une ville où il y avait un pommier portant des fruits de jeunesse. Des qu'une personne en mangeait, même si elle était à l'article de la mort, elle recouvrait la santé et rajeunissait. Mais depuis vingt ans, cet arbre ne porte plus aucun fruit. Existe-t-il un remède?
- Le remède est simple, petite mère. Sous la terre de ce pommier est couché un serpent. Il ronge les forces de l'arbre. Si ces gens tuent le serpent et déplace le pommier, il portera des fruits comme avant. "

Puis le vieillard ce rendormit. Sa mère lui arracha un troisième cheveu d'or.

" Alors petite mère, ne me laissera tu donc jamais dormir, protesta-il.
- Ne te fâche pas mon fils, je n'ai pas voulut te réveiller. Mais je me suis assoupi et j'ai encore fait un songe étrange. J'ai rêvé d'un passeur sur une mer noire. Depuis vingt ans, à cause d'un sortilège, il fait passer les gens et personne ne vient jamais le libérer. Quand viendra la fin de son pénible travail?
- S'il confie sa rame dans les mains d'un autre et qu'ensuite il saute sur la berge, celui-là deviendra passeur à sa place, petite mère. Mais, maintenant laisse moi tranquille! Je dois me lever avant l'aube pour essuyer les larmes de la fille d'un roi qui pleure chaque nuit son mari. C'est le fils d'un charbonnier, que ce roi a envoyé chercher trois de mes cheveux d'or. "

Très tôt le lendemain matin, un vent violent se déchaina et, sur les genoux de sa vieille mère, à la place du vieillard, un bel enfant au cheveux d'or se réveilla. Le soleil prit congé de sa mère et s'envola par la fenêtre de l'est. La vieille femme souleva le tonneau et dit a Plavacek " Voici les trois cheveux d'or, les réponses a tes trois questions tu les as entendues cette nuit. Va, que Radegaste soit avec toi. Tu ne me reverras plus, ce ne sera plus nécessaire. "

Plavacek remercia de tout son cœur sa marraine et s'en alla.

Quand il revint dans la première ville le roi lui demanda s'il avait de bonne nouvelle.
" De bonnes nouvelles!! répondit Plavacek. Faites nettoyer le puits et tuer la grenouille assisse au fond, l'eau vive coulera pure comme autrefois. "

Le roi fit faire sur le champ tout ce que Plavacek avait dit. Quand il vit que l'eau jaillissait a gros bouillons, il offrit au jeune homme douze cheveux blancs comme des cygnes. Il lui donna aussi autant d'or, de pierres précieuses, d'argent que pouvait en porter ses précieuses montures.

Lorsque Plavacek arriva au deuxième village le roi lui demanda également qu'elles nouvelles il lui apportait.

" De bonnes nouvelles, dit Plavacek. Faites déraciner le pommier. Sous ses racines, vous trouverez un serpent. Tuez-le! ensuite, replantez le pommier et il portera autant de fruits qu'autrefois."

Le roi fit faire ce que le jeune homme lui avait dit et le pommier fleurit la nuit même. Sur se branches s'épanouissaient de véritables roses. Le roi en fut très heureux, il offrit à Plavacek douze chevaux noirs comme des corbeaux. il lui donna aussi autant de richesse que ceux-ci pouvaient en porter.

Plavacek continua son chemin et arriva au bord de la mer noir. Le passeur lui demanda s'il savait comment il pouvait être libéré.

" Je le sais! dit Plavacek. Mais fais-moi d'abord passer, je te le dirai ensuite."

Le passeur récalcitrant finit par accepter. il fit passer Plavacek et ses vingt quatre chevaux sur l'autre rive. Plavacek dit: " Un jour où tu feras passer une personne, tu lui remettras ta rame dans les mains, tu sauteras aussitôt sur la berge et il deviendra passeur à ta place. "

Lorsque Plavacek lui apporta les trois chevaux d'or de Dêd Vsedêd, le roi n'en cru pas ses yeux. Quant à la fille du roi, elle ne pleurait plus de chagrin mais de joie. Son beau mari était enfin de retour.

" Qui t'a donné ces beaux chevaux et toutes ces richesses? demanda le roi.
- ce sont des récompenses pour les services que j'ai rendus, expliqua Plavacek.il raconta l'histoire des pommes de jeunesse et celle de la fontaine de jouvence.
- Des pommes de jeunesse? Une fontaine de jouvence? répéta à voix basse le roi. Si je mangeais une de ces pommes, je redeviendrais jeunes et si je mourais grâce à l'eau vive, je pourrais revivre! " Sans tarder, il se mit en route à la recherche de ces royaumes. Mais depuis ce jour, il n'est plus revenu.

Ainsi, le fils du charbonnier devint le gendre du roi, exactement comme les Sudiêky l'avaient prédit. Quant au roi, qui sait? Aujourd'hui encore, il fait peut-être passer les voyageurs à travers cette mer toute noire.



Dêd Vsedêd: le grand père qui savait tout.
Plavacek: celui qui flotte.
Sudiêky [ Souditchki] : elles se déplacent toujours par trois, se sont les fées du destin. Elle apporte trois prophétie a certain nouveau née, une positive, une désastreuse, une qui etablit un équilibre dans le destin du nouveau né.
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